Nefeli Papadimouli
L’art trouve dans le textile une forme d’expression à part entière depuis l’antiquité la plus ancienne ! Nombre d’œuvres iconiques de l’histoire de l’art usent en effet de ce matériau comme médium privilégié. Parmi les œuvres les plus célébrées, nous pouvons citer la fameuse Tapisserie de Bayeux (entre 1066 et 1082) ou la série de tapisseries connues sous le nom de La dame à la Licorne (entre 1484 et 1538).
Le rapport entre art et artisanat y est ici totalement imbriqué, et demande souvent un travail d’atelier de longue haleine.
Les arts modernes puis contemporains n’ont jamais cessé d’explorer la voie du textile comme sujet ou support de création.
Les travaux de Nefeli Papadimouli ouvrent encore le potentiel du textile dans l’art, avec la création de pièces/prothèses qui dépassent le seul champ du tissage ou de la broderie. À la fois sculpture, pièce à porter et accessoire pour une performance, l’œuvre de Nefeli Papadimouli brouille les frontières en étant à la fois au centre du processus créatif, mais également élément complémentaire des performances filmées par l’artiste.
Le tissu devient alors moyen d’expérimenter l’espace et le corps d’une nouvelle manière. On retrouve dans la collection du Frac Grand Large des œuvres d’art textiles pensées pour des performances. Olga Boldyreff produit ainsi des Robes carton d’invitation qui deviennent, par un travail de broderie, cartons d’invitation pour ses différentes expositions. L’art devient moyen de communication à part entière et fait exister l’exposition hors des cimaises des musées et centres d’art.
James Lee Byars, avec sa Black dress, rappelle le souvenir d’une performance majeure de l’artiste réalisée en 1967, Four in a dress. Les quatre participants, reliés et contraints par le tissu, matérialisent une nouvelle forme d’art ou le spectateur n’est plus seulement témoin d’une création, mais contribue physiquement à celle-ci.