EN HAUT DE L’AFFICHE
08.10.2022 — 28.01.2023
Hors les murs / La Fileuse, Loos
« En haut de l’affiche » présente une sélection d’œuvres de la collection du Frac Grand Large autour du spectacle, en écho à l’activité pluridisciplinaire de la Fileuse. L’exposition évoque la scène à travers différentes formes plastiques. De l’annonce d’une représentation à son souvenir, le spectacle est le lieu de la découverte, de l’illusion et de l’émancipation. À travers la peinture, le dessin ou la vidéo, les artistes posent de multiples regards sur les arts vivants.
Avec les œuvres du Frac Grand Large : Ben, Mathis Collins, Raymond Hains, Isabell Heimerdinger, Meredyth Sparks, Jean-Luc Verna, Michel Verjux, Jacques Villeglé
Et avec le prêt du FRAC Auvergne : Clément Cogitore
Depuis les années 1950 Jacques Villeglé et Raymond Hains prélèvent des panneaux urbains des affiches lacérées, amoncèlement d’annonces d’évènements de natures diverses, dont celles colorées de la venue du chorégraphe Alvin Aley à Paris et de la pièce « Merci Apolline ». Partiellement masquées par les traits d’aérosol et les affiches politiques, recadrées et marouflées sur toile, ces tableaux témoignent d’une époque et de son contexte culturel et social.
L’artiste américaine Meredyth Sparks s’approprie aussi une imagerie du spectacle, en particulier les photographies de groupes de musique pop-rock issues des magazines, par le biais de collages et d’un jeu de recomposition à la fois séduisant et blasphématoire.
Démystificateur aussi, à travers ses aphorismes et sa calligraphie bien connue, l’artiste Ben déclare que « la vie est art » et s’en prend aux postures tout en ouvrant le dialogue avec humour. Il évoque la réception des propositions artistiques : ce qui un temps ne serait pas considéré comme de l’art peut devenir trop classique voire dépassé quelques années plus tard. Ben participait d’ailleurs au groupe artistique appelé Fluxus, qui se développe dans les années 1960 et revendique l’Art-Performance, les Happenings et autres Events. Ces spectacles et actions, parfois imprévus, révèlent une volonté d’implication directe du public et du rôle de l’artiste dans la société.
Sur ses bas-reliefs de bois rehaussés de couleur, Mathis Collins sculpte des figures de marionnettes, inspirées des arts forains et du théâtre de rue. Ces Polichinelles, prêts à se donner des coups de bâton, sont issus d’un archétype de la Commedia dell’arte. Ils sont identiques mais l’un est défini comme artiste, l’autre comme policier. Par cette série où apparaît cette figure d’artiste-policier, Mathis Collins évoque l’ambivalence du rôle de l’artiste, soumis à un système de pouvoir et d’autorité, mais qui s’exprime à travers les formes du spectacle vivant pour participer aux transformations sociétales.
Plasticien, acteur, danseur et chanteur, Jean-Luc Verna construit depuis les années 1990, son travail autour du dessin. Il réinterprète et détourne des motifs récurrents, comme celui de la société de production de film « Paramount » qu’il rehausse ensuite de fard. L’œuvre de Jean-Luc Verna est aussi un travail d’hommage, de synthèse de nombreuses influences issues entre autres des domaines du cinéma, de la musique et de la culture queer.
L’œuvre d’Isabell Heimerdinger, Breath on Mirror [Souffle sur un miroir], emploie un vaporisateur utilisé comme effet spécial au cinéma afin de fixer plus longuement la trace de la respiration sur un miroir. L’artiste fait ainsi entrer l’univers du cinéma dans le quotidien. Elle joue des artifices, du simulacre et suscite la curiosité et l’impression d’une présence fantomatique.
L’espace d’exposition est aussi ponctué par un duo de projections de lumières blanches de Michel Verjux. L’artiste offre ainsi de manière symbolique le lieu de possibles représentations, considérant que le halo lumineux est déjà exposition, mise en scène.
Dans l’auditorium, la vidéo de Clément Cogitore vient clore l’exposition. Invité par l’Opéra National de Paris à poser un regard insolite sur l’univers du spectacle, l’artiste filme la rencontre sur scène de deux époques et deux cultures : une troupe de danseurs de Krump (danse urbaine née des mouvements de lutte contre les violences faites aux personnes noires aux États-Unis) interprétant un battle/duel non violent sur une musique composée au XVIIIe siècle par Jean-Philippe Rameau. Les Indes Galantes connecte l’histoire et le monde contemporain et Clément Cogitore donne à voir, dans un dénuement de mise en scène, l’émancipation des corps par la danse.
Gratuit
En visite libre, sans réservation : Mardi et vendredi de 15h à 18h / Mercredi de 10h à 12h et de 15h à 18h
En visite guidée, sur réservation : reservationfileuse@ville-loos.fr / 03 20 10 40 75
Un samedi par mois à 10h : Samedi 15 octobre / Samedi 19 novembre / Samedi 17 décembre / Samedi 28 janvier
Gratuit – Jauge limitée
Écoutez les témoignages de visiteur.euses parcourant l’exposition :
Date()s
08.10.2022 — 28.01.2023
Lieu
La Fileuse, Loos